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Un sourire satisfait aux lèvres, Alan Moran arpentait la salle est de la Maison Blanche, échangeant quelques mots avec ses secrétaires et son petit cercle de conseillers en attendant l’issue du procès qui se déroulait au Sénat.

Il salua un groupe d’élus puis les quitta en s’excusant lorsqu’il vit entrer le secrétaire d’Etat Douglas Oates et le secrétaire à la Défense Jesse Simmons. Il s’avança vers eux, la main tendue. Oates ignora son geste.

Moran ne s’en offusqua pas. Après tout, il pouvait se le permettre à présent.

« Eh bien, libre à vous de ne pas célébrer les louanges de César, se contenta-t-il de dire. Mais vous ne pouvez plus rien contre lui.

— Vous me rappelez justement un vieux film de gangsters que j’ai vu dans ma jeunesse, fit Oates d’un ton glacial. Le titre vous va à merveille.

— Vraiment ? Et de quel film s’agit-il ?

— Du Petit César. »

Le sourire de Moran s’effaça.

« Vous m’avez apporté votre démission ? » demanda-t-il sèchement.

Oates tira une enveloppe de sa poche.

« La voici.

— Gardez-la ! cracha Moran. Je ne vous donnerai pas la satisfaction de partir avec les honneurs. Dix minutes après avoir prêté serment, je dois tenir une conférence de presse. J’ai l’intention d’annoncer, notamment, que vous étiez à la tête d’une conspiration qui avait pour but d’instaurer la dictature et mon premier acte en tant que chef de l’exécutif sera de me débarrasser de la bande de traîtres que vous formez !

— Nous n’en attendions pas moins de vous. L’intégrité n’a jamais été votre vertu dominante.

— Il n’y a jamais eu de conspiration et vous le savez très bien, ajouta Simmons avec colère. Le Président a été victime d’un complot des Soviétiques qui cherchaient à prendre le contrôle de la Maison Blanche.

— Peu importe, répliqua hargneusement Moran. Quand la vérité apparaîtra, les dommages causés à vos précieuses réputations auront déjà été faits et vous ne pourrez plus jamais occuper de fonctions officielles à Washington. »

Oates et Simmons n’eurent pas le temps de réagir. Un secrétaire de Moran s’avança pour lui parler à l’oreille. Il lança alors un regard sarcastique en direction de ses ennemis et les quitta pour se rendre vers le centre de la salle. Il leva la main pour réclamer le silence.

« Mesdames et messieurs, annonça-t-il. On m’informe à l’instant que le Sénat vient de voter la culpabilité à la majorité requise des deux tiers. Notre Président en titre est destitué de ses fonctions et la vice-présidence est vacante. Le moment est venu de remettre un peu d’ordre dans les affaires de l’Etat. »

Comme sur un signal, Nelson O’Brien, le président de la Cour suprême, se leva en défroissant sa robe noire. Il toussota et tout le monde vint se presser autour de Moran tandis que son secrétaire produisait une bible.

A cet instant, Sam Emmett et Dan Fawcett entrèrent. Ils s’immobilisèrent puis, repérant Oates et Simmons, se dirigèrent vers eux.

« Des nouvelles ? » demanda anxieusement Oates.

Le directeur du F.B.I. secoua la tête.

« Aucune. Le général Metcalf a ordonné un blackout total. Je n’ai même pas pu le joindre au Pentagone pour en savoir la raison.

— Tout est donc perdu. »

Ils se turent et, étouffant leur rage, virent Moran qui, la main droite levée et la gauche plaquée sur la Bible, s’apprêtait à prononcer le serment qui allait le consacrer Président des Etats-Unis.

« Répétez après moi, commença à réciter d’un ton monocorde Nelson O’Brien. Moi, Alan Robert Moran, jure solennellement…

— Moi, Alan Robert Moran, jure solennellement…

— De remplir fidèlement la fonction de Président des Etats-Unis… »

Un lourd silence s’abattit soudain sur le fond de la salle. Moran ne répéta pas les paroles que venait de prononcer le président de la Cour suprême. Douglas Oates, étonné, se retourna. Tous les regards étaient braqués avec stupéfaction sur le vice-président Margolin qui franchissait le seuil, précédé d’Oscar Lucas, flanqué du général Metcalf et de l’amiral Sandecker.

Moran, livide, abaissa lentement le bras. On aurait pu entendre une mouche voler tandis que Margolin s’avançait vers le président de la Cour suprême et que les personnalités présentes, abasourdies, s’écartaient sur son passage. Il lança un regard glacial à Moran et sourit aux autres.

« Merci pour la répétition, fit-il avec chaleur. Je pense qu’on peut reprendre à partir de là ! »

Panique à la Maison-Blanche
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